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INTERVIEW YAN KAZADJIAN
Novembre 2005
Je m’appelle
Yan Kazadjian. Je suis né à Bayonne il y a 26ans. J’ai
commencé le surf dans les Landes vers l’âge de 11 ans.
J’habite maintenant Anglet avec ma femme et mon fils de
2 mois,et travaille à mon compte comme glasseur.
Comment
as-tu commencé le surf ?
J’ai commencé mon apprentissage du surf avec Jean Jacques Mazére.
Comme il aimait les grosses vagues il m’a tout naturellement
poussé à l’accompagner. Bien entendu les spots des Landes ne
tenant pas vraiment les grosses houles, il m’a fait découvrir
Guéthary. Depuis que j’habite Anglet, je surfe presque
exclusivement entre Avalanche et Parlementia.
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Doit-on
comprendre que tu ne surfes que quand c’est gros ?
Quasiment. Dans le surf je n‘apprécie
que le gros ou les tubes, l’idéal étant bien sûr un gros
tube. J’ai conscience que c’est une vue restrictive du surf,
mais comme je surfe pour le plaisir autant me faire vraiment
plaisir. Mon nouveau
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sponsor « Mada » a bien compris
mon état d’esprit et me soutient dans cette voie. Au
printemps, il devrait m’aider à financer un trip à Teahupoo
As-tu déjà voyagé ?
Oui , deux séjours à Hawaii et un séjour
à Puerto Escondido. Mon premier trip à Hawaii reste un
excellent souvenir, j’avais 19 ans et Hawaii était alors un rêve,
j’ai surfé pipeline 12 pieds sans trop de monde à l’eau…
du rêve !!!. Par contre à mon deuxième séjour, bien que
le swell soit bien plus consistant, j’ai vu le north shore
surpeuplé. Je n’ai pas apprécié l’ambiance.
Puerto Escondido est sans nulle doute mon meilleur trip. Les vagues étaient
au rendez-vous, grosses parfaites et tubulaires. Vraiment du
surf parfait.
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Depuis
que tu surfes des grosses vagues, tu dois avoir quelques
souvenirs.
En effet, le premier qui me vient à
l’esprit est une vague sur Avalanche. C’était un dimanche
matin, sans vent avec une houle de 4 mètres. J’ai pris une
vague de série lisse et tubulaire. C’était vraiment parfait,
c’est la plus belle vague de ma vie.
Ensuite, le jour du deuxième Belharra, en
fin de journée la houle avait vraiment grossi. Le plan d’eau
était lisse et les vagues vraiment parfaites. Nous sommes
partis à l’eau avec Dubes, les sets étaient vraiment
solides. Parlementia et Avalanche connectaient. Nous sommes tout
de même arrivés au line up sans trop de difficultés. Nous
attendions au large quand une série est arrivée, c’était
vraiment très gros. Combien il y avait ? Je n’en sais
rien mais au moins deux fois la taille du matin. J’ai encore
le souvenir d’avoir ramé vers le large, et d’avoir passé
de justesse la plus grosse après une ascension qui m’a semblé
interminable. J’ai juste eu le temps de me retourner un cours
instant afin d’admirer l’énorme tube. C’était vraiment
impressionnant. Ensuite il y eut une accalmie d’une bonne
demi-heure. Je m’étais avancé vers le bord
quand une autre série s’est pointée. La première
vague a blanchi le line up. J’ai ramé comme un tarré sur la
seconde afin de me sortir de la zone d’impact. Elle devait
faire pas loin de 4 mètres. Heureusement que je l’ai prise
car aux dires des personnes présentes au bord, la vague
suivante faisait le double et a cassé exactement à l’endroit
où j’étais. Je ne pense pas revoir à la rame des vagues
aussi impressionnantes. Pour prendre une vague de ce type il
faut obligatoirement être en tracté. |
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J’ai aussi des souvenirs de branlées, la plus marquante toujours à
Avalanche où j’ai essayé de me caler dans un tube dès le
take off. La vague faisait 5m, le fort vent de sud a soulever ma
planche. Le gros wipe out suivi d’une apnée de 30 secondes
reste un moment inoubliable. |
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Que
penses-tu de la mode du Town in ?
Le principe est bon, il est enfin possible
de surfer des vagues jusqu’alors inaccessibles à la rame. Par
contre, je suis réservé face à l’ampleur du mouvement.
Quand je vois des équipages sortir leurs jets dans deux mètres
je trouve cela ridicule ! Je ne parle pas bien sûr de ceux qui
s’entraînent sur des pics outside afin de parfaire leurs
techniques. |
De plus, je ne suis pas certain que tous
les riders soient vraiment préparés physiquement. J’espère
vraiment me tromper, car si ce n’est pas le cas l’accident
devient inévitable.
Comment
choisis-tu tes planches ?
La longueur est proportionnelle à la taille et à la puissance des
vagues. Mon quiver va de 7’ à 10’4. Pour le shape, je fais
confiance à Stéphane (Labrador). Il me connaît depuis
longtemps, modifie les planches en fonction des sensations que
j’ai eu en les surfant.
Ton
nouveau statut de père de famille a t’il modifié ton
comportement dans l’eau ?
Oui, ça change les objectifs. Avant j’étais
à fond, je ne me fixais pas de limites. Quel que soient les
conséquences j’estimais que le risque en valait la peine.
Maintenant, je fais attention. Ma famille est vraiment très
importante et je me suis donc assagi.
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