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JOHN LARCHER

Novembre 2004

5éme du WLT ASP 2002

Champion de france 2004

photos Dimulle / ASPE

La fin de saison s’est plutôt bien passée : Champion de France après avoir gagné la dernière étape de la coupe de France.

Oui, effectivement, je suis très content de mon titre mais aussi de celui de Timmy. C’est vraiment dommage que les conditions atmosphériques aient un peu gâché le spectacle. Mais au-delà du titre, ma satisfaction est d’avoir pu garder un niveau de note correct et constant tout au long de la compétition. Quand je vois Antoine (Cardonnet) qui a fait des supers séries et qui est passé complètement à côté lors de la finale, c’est vraiment les boules.

Tu es maintenant considéré par la génération montante comme le « vieux » du circuit ; on entend même parler de retraite qu’en est-il ?

(rires !!!) Il y a actuellement une bonne équipe de jeunes longboardeurs aux dents longues. Ce sont des surfeurs complets qui avant de se consacrer au longboard, ont tous été des shortboardeurs de niveau correct. Ils ont un réel potentiel. Malheureusement pour eux, je ne suis pas encore vieux, je n’ai que 27 ans. Bien sûr ça fait un bon moment que je tourne sur les différents circuits mais ce n’est pas pour autant que j’en suis lassé. Pendant mes séries j’ai encore de la rage et du plaisir. Quand on sait qu’un sportif est au top de sa forme entre 25 et 30 ans, il me reste encore quelques belles années.

Sur le plan international comment situer le longboard français ?

Même si au niveau bisness l’Europe et la France ont rattrapé les grandes nations du surf, les cinquante ans de retard dans la pratique sont encore omniprésents. Le faible

nombre de surfeurs et de longboardeurs ne permettent pas une réelle émulation. De plus, le manque d’expérience de la compétition de haut niveau ne favorise pas les bons résultats. Bien que d’indéniables progrès aient été réalisés depuis quelques années, il ne faut pas se voiler la face mais il faudra encore une bonne décennie avant que le surf français soit vraiment au niveau des meilleures nations.

Peux-tu expliquer le manque d’intérêt des médias pour le longboard ?

Le haut niveau est la vitrine d’un sport. L’ASP, organisateur du circuit pro de surf est grandement financé par les grandes marques, qui, elles, investissent dans le shortboard car il est beaucoup plus médiatisé. Les pratiquants se tournent tout naturellement vers la discipline la plus en vue. Pour boucler le tout, les médias voulant satisfaire le plus grand nombre accentuent leurs efforts sur le shortboard. Je ne veux en aucun cas jeter la pierre sur quelqu’un, c’est juste un constat. Cependant le longboard voit son nombre d’adeptes grossir tous les jours, surtout chez les jeunes. Je pense vraiment que tous les intervenants du surf sont en train de passer à côté de quelque chose et que, s’il ne réagissent pas rapidement, ils vont amèrement le regretter. Oxbow l’avait bien compris mais en se désolidarisant de l’ASP pour organiser une compétition de prestige, a porté un coup fatal au World Longboard Tour.L’avenir du longboard passe avant tout par une concertation des intervenants afin de remettre en place un circuit pro international. Le BSF semble prouver que c’est possible, ce n’est qu’une question de motivation.

Comment vois-tu ton avenir ?

Tout d’abord je vais avoir un fils dans quatre mois, ce n’est que du bonheur. Ensuite, sur un plan sportif, quand je vois Bonga Perkins, Rusty Keaulana, Jason Ribbick et bien d’autres qui à plus de trente ans font de bons résultats, je ne me sens pas du tout en fin de carrière. Par contre, il est vrai que j’ai envie de consacrer du temps à ma famille et de préparer ma reconversion. Je suis en train de passer mon brevet d’état afin de monter mon école de surf à Anglet. Mais dans un premier temps, je vais essayer de préparer un projet afin d’aider les jeunes compétiteurs. Ils ont un réel potentiel et j’aimerais les aider comme Martial Toubois, Michel Demont ou encore Alexis Gazzo ont pu le faire quand j’ai commencé la compétition. J’ai, depuis, acquis une certaine expérience sur le circuit et je trouverais regrettable de ne pas pouvoir la transmettre.