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European Tour of Longboard
2éme étape Vieux Boucau
Vieux
boucau et Biscarosse
accueillaient les deux étapes françaises de l’ETL(
Européan Tour of Longboard) 2008.
C’est
tout d’abord à Vieux Boucau, Fief de Remi Arauzo vainqueur de
la première étape de Jersey, que la caravane c’était arrêtée.
Depuis
35 ans le Vieux Boucau Surf Club se démarque par son attachement
aux racines du surfriding, aux notions de respect, de culture,
d’attachement aux véritables valeurs du surf spirit. Fort
d’une véritable culture du longboard, et d’une motivation
sans faille, le Vieux Boucau Surf Club tenait à passer à la
vitesse supérieure cette année, après plus de 15 années consécutives
de remarquables Coupes de France, et d’épreuves aussi mythiques
que la « 9 0 1 »
(compétition de longboard classique, 9
pieds minimum, 0 leash,
1 seule dérive), en
s’engageant dans l’organisation d’une épreuve du désormais
inévitable circuit de l’European
Tour of Longboard.
Pour
cette épreuve, Vincent Guelfy, dynamique Président du club et
redoutable compétiteur, avait avec son équipe mis en place une
organisation bien huilée, ainsi les compétiteurs comme le staff
ont pu exercer
dans le plus grand confort malgré des conditions pour le
moins délicates.
En
effet, les prévisions météos pas très |
Alexis Deniel
Agathe Lassalle
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rassurantes
sont effectivement arrivées, et lors du check in de vendredi
matin, l’océan ne se montrait pas trop coopératif.
Un
temps grisâtre, un fort vent de Sud, une houle épaisse, désordonnée
et
grossissante d’un mètre cinquante poussaient notre staff
et la quarantaine de compétiteurs et compétitrices à lancer les
séries rapidement, avant que la marée ne devienne mauvaise et
surtout que les vagues ne grossissent trop.
Les séries du
premier tour hommes ainsi que les deux demi-finales féminines ont
donc été lancées dès vendredi matin.
Les habitués du
tour étaient tous présents, prêt à en découdre dans des
conditions de vagues délicates où la lecture de l’océan et le
sens marin allaient vite se révéler des atouts majeurs. Pas de
grosse surprise cependant, malgré quelques frayeurs
pour certains leaders qui peinaient parfois à trouver une
bonne seconde vague, mais la hiérarchie était globalement
respectée, hormis l’élimination surprise du demi-finaliste du
LOGJAM de Jersey Elliott
Dudley, sorti prématurément par l’outsider – président –
organisateur - directeur de compétition Vincent Guelfy, qui
jouait de son expérience (ancien Top 10 Européen et Top 3 Coupes
de France) pour semer un peu le trouble. Elliott Dudley perd donc
quelques points importants sur cette étape, mais gageons qu’il
reviendra de plus belle la semaine prochaine pour l’étape de
Biscarosse.
L’autre
surprise venait de l’étonnant méditerranéen Julien Forest,
qui, présentant un surf radical et engagé dans ces conditions
difficiles, venait bouleverser
la hiérarchie en place. Les britanniques Skinner, Parry,
Griffiths ainsi que les français Deniel, Delperro, Creignou,
Castera et autres Maurin se détachaient facilement de leurs
opposants et en début d’après midi, au sortir de ce difficile
premier tour, le tableau des quarts de finales était établi,
laissant présager, une fois de plus sur l’E.T.L, des séries au
plus haut niveau. |
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En
début d'après midi le tour était aux demoiselles, peu
nombreuses mais motivées pour en découdre dans des conditions
toujours aussi peu engageantes. Deux séries de demi-finales,
marquées par l’absence de Justine Dupont, qui se battait pour
une seconde place en finale du WQS de Pantin et un éventuel titre
ASP Europe Ladies, et Coline Ménard, retournée à ses études
après une très belle performance l’an dernier sur l’épreuve
de Lacanau. Seules prétendantes à cette unique opportunité
d’un titre Européen 2008, Claire Dereux de Lacanau et Agathe
Lassale, de la Côte Basque, troisième aux derniers Championnats
de France à Biarritz et troisième également à l’épreuve ETL
de Lacanau la saison passée.
Sans
surprise, Agathe et Claire se qualifient aisément et rejoignent
en finale Julie Delhay et Emilie Libier de Vieux Boucau. |
La
direction de compétition décide, suite à ces demies finales féminines,
de faire une pause, le temps aux compétiteurs de se reposer, et
de voir si les conditions s’améliorent avec la marée
changeante. Certains compétiteurs vont surfer durant la pause,
afin de s’accorder aux nouvelles conditions dans l’éventualité
d’une reprise en fin de journée.
Le
local et vainqueur de l’étape de Jersey, Rémy « Shawn »
Arauzo casse malheureusement sa planche fétiche durant cette
session et se retrouve qualifié pour les quarts de finale, avec
une avance de points au classement, et devant son public, sur sa
plage, avec un défi supplémentaire à relever : gagner l’épreuve
sans planche adaptée.
Un
nouveau call est fait à 16 heures, la décision est prise de
lancer la finale féminine, et de libérer les compétiteurs
masculins jusqu’au samedi matin pour un éventuel retour à la
compétition, mais au regard des dernières prévisions, tout le
monde s’accorde à dire que samedi sera trop insurfable et sera
donc « day off ».
La
finale demoiselle est donc lancée dans des conditions toujours
difficile, avec une barre très lointaine à passer, peu de
reformes sur la section du bord, et des take-offs difficiles à
appréhender tant les conditions grossissent et les bancs de sable
sont saturés par la taille de la houle.
Le
maître-mot de la finale est donc l’engagement, et alors que les
deux locales peinent un peu à se rendre au large et à trouver
une vague à potentiel, c’est Agathe Lassale qui prend
rapidement l’avantage en effectuant un reentry très risqué
sur une de ses premières vagues, ce qui paie lors de
l’obtention des scores, la Basque prend un avantage considérable
face à la Canaulaise Claire Dereux, moins chanceuse dans son
choix de vagues, qui ne peut que prendre la seconde place du
podium.
Agathe
Lassale remporte donc cette seule et unique épreuve féminine
E.T.L de la saison, et s’empare en même temps du titre Européen
E.S.F
2008. Félicitations à Agathe, et plus largement à toutes
les compétitrices qui ont su s’engager et affronter des
conditions tout sauf évidentes.
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Le
samedi matin, le call de 10h30 ne fait que confirmer ce que tout
le monde pensait : avec une houle de plus de 3,5 mètres, un
fort vent de mer et des pluies diluviennes, la décision est prise
de reporter les 7 dernières séries (quarts, demies et finale).
Le samedi est donc officiellement déclaré jour de repos pour
tout le monde.
Dimanche
matin, 9h30, les quarts de finalistes sont prêts à en découdre
dans des conditions toujours aussi velues, ventées et
brouillonnes, mais il ne reste que peu de séries et nos compétiteurs
veulent se battre pour l’enjeu et les points. La première série
est lancée à 9h45, le temps pour nos compétiteurs de se rendre
au large et partir sur quelques vagues pour prendre leurs
marques.
Malheureusement
pour Antoine Delperro, il casse sa planche sur une vague juste
avant sa série, et se retrouve au large, dans des conditions démontées,
avec une bonne partie de nage pour rentrer au bord, récupérer
une seconde planche, repasser au large avant le début de sa série.
Mission délicate, Antoine prend une option qui ne s’avère pas
être la bonne pour repasser la barre, et alors que sa série est
déjà lancée depuis plus de 10 minutes, Antoine n’est toujours
pas parvenu à regagner le large. Il lui faudra ressortir de
l’eau, courir 400 mètres sur la plage contre le vent pour se
remettre à l’eau et repasser la barre pendant que ses
adversaires accumulent les vagues au large. Mais l’endurant
Biarrot ne se décourage pas, réussi à prendre une excellente
vague et finit par remporter sa série de triathlète, devant
Alexis Deniel, à son aise dans ces solides conditions qui l’ont
déjà vu remporter la victoire ici même à Vieux Boucau lors de
l’étape de la Coupe de France en 2006. |
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Les
autres quarts de finale sont tout aussi passionnants, les surfeurs
se démarquent (ou pas) par leur engagement dans ces vagues de
plus de 2 mètres, et nous retrouvons le toujours étonnant Julien
Forrest en demie finale, accompagné de Timothée Creignou, Adam
Griffiths, Ben Skinner, Romain Maurin et Damien Castera. Grosse déception
pour Rémy Arauzo qui ne trouve pas ses marques sur une planche de
prêt et s’arrête au tour 2 de la compétition.
La
première série des demies finales est lancée en suivant, Alexis
Deniel conserve son option du large, Julien Forrest essaie de
trouver des vagues qui manquent malheureusement de potentiel,
Timothée trouve quant à lui une option intéressante et engagée,
plus au Sud sur une vague qui double et offre un tube très
technique, qu’il trouve, mais les juges ne peuvent le voir tant
les conditions sont grosses et occultent leur visibilité depuis
le bas de la plage. La séquence est photo effectivement
impressionnante mais n’aurait pas suffit pour remplacer le
breton Alexis Deniel à la seconde place de cette première demie,
derrière Antoine Delperro, très technique et fin dans ses
trajectoires sur des vagues tout sauf propices au longboard. Déception
pour Tim, qui perd un peu de terrain au classement en s’arrêtant
aux portes de la finale.
Lors
de la seconde demie finale, les deux britanniques Skinner et
Griffith rivalisent de radicalité, Ben Skinner, toujours à
l’aise dans ces conditions, offre les trajectoires les plus
engagées et fait preuve d’un contrôle impressionnant lors de
ses cutbacks rentries et ses énormes off the lips. Il trouve même,
sur la même option que Tim lors de la série précédente, un énorme
tube, très profond, suivi d’une démonstration impressionnante
de son interprétation des critères de jugement : de gros
turns engagés enchaînés avec un excellent travail sur le nose .
Le score tombe : 9,73 / 10, et notre Gallois de sortir
victorieux de sa série avec encore 9 minutes au compteur. Pendant
ce temps, au large, son compatriote Adam Griffith enchaîne les
manœuvres et se détache aisément de Damien Castera qui, après
avoir plié sa planche en 3 lors de son quart de finale, surfe un
énorme et absolument inadapté «3 lattes » de Romain
Maurin, qui lui non plus ne parvient pas à faire la différence.
Une
fois de plus, un choc des styles aura lieu en finale, non sans
rappeler l’épreuve de Lacanau l’an passé dans des conditions
plus propres mais aussi solides. Les surfeurs puissants se détachent,
la finale opposera en début d’après midi, après une bonne
pause, nos trois « mules » du circuit, à savoir MM.
Deniel, Skinner et Griffiths, au talentueux et plus « doux »
Antoine Delperro. Deux Britanniques opposés à deux Français. |
La
finale est lancée à 14 heures, dans des conditions de vagues
toujours dantesques mais cette fois-ci les pluies diluviennes du
matin ont fait place à un chaleureux soleil et la plage de Vieux
Boucau de se remplir à vue d’œil de spectateurs impressionnés
par ces conditions musclées.
Dès
le début de la série, Adam Griffiths tente le tube (et le
diable) sur une vague de plus de deux mètres, et casse sa planche
en deux. Une vague, une planche, et l’anglais de rentrer péniblement
à la nage pour récupérer une seconde planche. Pendant ce temps,
Ben Skinner travaille quelques vagues mais ne trouve pas réellement
de sections exploitables. Beaucoup de « in & out »
dans cette série, tant les conditions sont difficiles à appréhender,
la marée étant basse et les vagues de casser en barre sur les
bancs de sables au large, où l’eau est finalement très peu
profonde. A chaque série de vagues, des murs entiers
s’abattent, projetant tels des geysers
d’épaisses mousses remplies de sable à plus de 20 mètres
de haut. Cette zone d’impact devient rapidement
l’endroit à éviter pour nos finalistes, mais tous se
feront malmener.
Antoine
réussit à trouver une belle section, enchaîne turns et
noserides engagés et récolte un score de 8 points pour cette
première vague. Mais le temps s’écoule vite, et alors que Ben
Skinner ne parvient toujours pas à trouver de bonnes vagues,
Alexis Deniel lui, place de judicieuses manœuvres et engrange
quelques précieuses notes. Adam Griffiths a pendant ce temps réussi
à regagner le large, part sur une vague et casse sa seconde
planche dans la zone d’impact. Deux vagues, deux planches. L’Anglais
repart donc pour un triathlon vers la plage pour récupérer une
troisième planche, qu’on lui prêtera non sans une crainte
certaine. Une fois regagné à nouveau le large, Adam, exténué,
ne saura trouver la bonne vague et surtout n’aura pas eu le
temps de s’acclimater cette nouvelle planche. Plus de vagues
dans cette finale pour Adam, tout comme Ben Skinner qui
n’arrivera pas à s’accorder au tempo des conditions de cette
dernière série.
Dans
les 5 dernières minutes, Alexis trouve une longue droite, enchaîne
un nose et un énorme reentry, puis continue de surfer la vague le
plus longtemps possible car il sait qu’elle peut faire la différence.
Cette vague lui permet effectivement de prendre la tête et alors
qu’Antoine part sur une vague à fort potentiel pour récupérer
le leadership et gagner la finale, le Biarrot chute au bottom sur
cette vague devenue difforme, et casse sa seconde planche de la
journée. Il ne reste que trop peu de temps à Antoine pour
rentrer et récupérer une autre planche, la vague d’Alexis est
annoncée à plus de 7 points, l’impressionnant breton
l’emporte donc devant Antoine, Ben et le malheureux Adam, qui
aura cassé 3 planches dans le même week-end, et se retrouve sans
longboard pour l’épreuve de Biscarosse le week-end prochain.
La
remise des prix fut organisée en suivant au magnifique club de
Vieux Boucau, en présence de MM. le maire de Vieux Boucau, le président
fondateur du Vieux Boucau S.C et le Président de la Fédération
Européenne de Surf, M. Francis Distinguin.
Cette compétition
a été dédiée à la mémoire de Xavier Lavignolle, qui a
toujours œuvré dans l’ombre avec talent, passion, gentillesse
et humilité pour le club, les surfeurs et le longboard
en général. Alexis Deniel a dédié sa victoire à la mémoire
de Gauthier « Golgoth » Hamon, talentueux longboardeur
breton disparu lui aussi bien trop tôt.
Au
classement général 2008 (Jersey + Vieux Boucau), Antoine
Delperro conserve sa première place (2752pts), devant les français
Rémy Arauzo (2500), Alexis Deniel (2300) et Timothée Creignou
(2168). Les britanniques occupent les places de 5ème
à 8ème (Griffiths, Skinner, Parry, Dudley).Le premier
Portugais, Manuel Constantino, est 11ème. Il reste
encore Biscarosse(2 étoiles), Imesouanne au Maroc (3 étoiles),
Faro et Estoril au Portugal (4 étoiles chacune), donc quatre épreuves
pour remporter la course au titre de vainqueur de l’European
Tour of Longboard 2008. Rien n’est fait !
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