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le
Paddle board
RAPIDE HISTORIQUE
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Pourquoi
parler de paddle board dans un site dédié à la glisse sur les
vagues ? |
Pour
faire court : si tu ne rames pas, tu ne prendras pas de
vague. Non plus sérieusement, le paddle board, principale
discipline sportive du surf dans les années 30, fut doucement
mais inexorablement supplanté par le surfriding.
L’océan
était au centre de la culture polynésienne.
Watermen accomplis (avant même que le mot existe) les
habitants des îles naviguaient naturellement dans les lagons,
mais aussi en haute mer. Bien sûr la pirogue était le moyen le
plus utilisé mais comme nous pouvons le voir sur les premiers
dessins illustrant les textes de l’expédition de James Cook,
les hawaïens utilisaient aussi leurs planches . |
surfing
heritage.com |
Le
paddle board tient une place importante dans la culture surf
contemporaine. Au début du XXéme siècle, alors que le
surfriding était souvent perçu comme une discipline ludique
voir folklorique pratiquée par quelques jeunes hawaiiens en mal
d’identité, le paddle board avait déjà trouvé une vraie
place dans l’équipement des sauveteurs en mer. Georges Freeth
fut le premier ambassadeur de la discipline. Invité par Henry
Huntington lors d’une campagne publicitaire à Redondo Beach(
Californie) afin de faire la première démonstration de surf
hors d’Hawaii, il s’installa sur la côte californienne
devenant le premier lifeguard des USA. Pendant douze ans il
sauva plus de 78 personnes de la noyade (dont sept pêcheurs
japonais, ce qui lui valu la médaille d’honneur du congrès
en 1909). Mais
incontestablement la figure emblématique du surf restera Duke
Paoa Kahinu Makoe Hulikohola Kahanamoku dit le « Duke ».
Jeune prodige de la natation, son statut de Champion Olympique
lui permit de voyager aux quatres coins de la planète. Lors de
ses nombreux déplacements, il ne manqua jamais
une occasion de faire découvrir le surf.
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Mais
le paddle board (et le surf)contemporain doit beaucoup à un
troisième homme : Tom Blake.
Né
le 8 Mars 1902 à Milwaukee (Wisconsin,USA), la vie de Tom
Blake bascule en 1920 lors de la venue à Detroit de « Duke ».
Il assiste à une conférence illustrée d’un film organisée
en l’honneur du nouveau champion olympique. A la vue des
exploits de l’hawaiien, il part dès que possible à Los
Angeles afin de nager, ramer et surtout surfer comme sa nouvelle
idole. En juillet 1922, surdoué de la natation, Tom
s’empare du record du monde amateur sur le dix miles nage
libre. Il s’installe alors à Santa Monica où il travaille
comme maître nageur sauveteur. Sa passion de l’océan associée
à la découverte des lourdes planches de surf importées, lui
permettent de devenir un des premiers surfeurs Californien.En
1924, fasciné par des reportages sur Hawaii, il décide
d’aller voir ses idoles surfer les vagues de Waikiki. Il est
remarquablement accueilli par les locaux qui l’initie au surf
mais aussi à la culture polynésienne. Il séjourne moins
d’un an sur cette l’île qui l’envoûtera à jamais. A son
retour en Californie, grâce aux côtes relevées sur les olo et
alia (planches traditionnelles Hawaiiennes), il fabrique ses
premiers longboards en bois rouge.
En
1928, Tom remporte les premiers championnats de la côte
pacifique (course de rame) sur la Hollow Board surnommée
rapidement la « cigar board ». Planche de sa
conception, elle a la particularité de posséder une âme évidée
par une multitude de trous. En 1930, ses planches remportent
toutes les courses des Championnats de rame d'Hawaii. Toujours
en pleine phase de recherche, il conçoit vers
1932 un modèle à caissons encore plus léger. Au fur et
à mesure les Hawaiiens puis les Américains adoptent ses
planches dont la légèreté en font un outils performant mais
surtout techniquement plus accessible. Les padlleboards de Tom
Blake resteront à la pointe de la discipline jusqu’à la fin
des années trente, et seront parallèlement
largement utilisés dans le sauvetage côtier.
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Pendant
la seconde guerre mondiale, à part en Australie où la
discipline est intégrée à la ‘’ surf life saving
association ‘’ (sauvetage côtier), le paddle est
largement supplanté par le surfriding. Mais il reviendra néanmoins
au premier plan aux Etats-Unis dès le début des années
cinquante grâce à l’impulsion de quelques shapeurs et
watermen de renom tel que, Ricky Grigg, Joe Quigg, Tom
Zahn et Greg Noll, entre autres,
mais aussi par l’intermédiaire de politiciens ou autres
fonctionnaires qui trouvèrent à travers les
compétitions de paddle un moyen de mettre en valeur leur
circonscription. Cet embelli durera jusqu’en 1961, date de la
dernière compétition de paddle
de Catalina. |
(c) Dubourg |
Bien
qu’en Australie le sauvetage côtier soit indissociable du
paddle board, et que culturellement à Hawaii il tienne une
place importante, pendant vingt ans le paddle passe dans un
quasi-anonymat. Aux Etats-Unis, Dale Velzy (shaper) ainsi
qu’un petit groupe d’irréductibles éviteront à la
discipline de disparaître.
Il
faudra attendre le début des années 80 et le retour de la
culture « waterman » pour que le paddle
ressorte de l’ombre. Aux Etats-Unis ainsi qu’à Hawaii, la
production de planches spécifiques et de rassemblements
permettent à la discipline de reprendre une place bien méritée
à côté du surfriding, du body surf et de la pirogue.
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